Les déclencheurs émotionnels

La conscience de soi et la perception du monde qui nous entoure

Il y a quelque temps, j’ai écrit le blog « Les quatre étapes pour un changement de comportement réussi et permanent ». Si vous voulez le lire, ce que je vous recommande vivement, spoiler alert ; la première étape est la « prise de conscience ».

Trouver la racine de chaque problème

Aujourd’hui, je ressens le besoin de faire prendre conscience du fait que, pour pouvoir résoudre n’importe quel problème, nous devons être conscients de sa véritable cause. Et pour être en mesure de reconnaître la racine de tout problème, nous avons besoin de la connaissance du soi.

Certains d’entre vous peuvent demander « Pourquoi ai-je besoin de me connaitre moi-même afin d’être en mesure d’identifier la cause première d’un problème, surtout si je ne cause pas le problème ou si cela n’a rien à voir avec moi ? ».

Cela peut sembler être une question valable mais, en fait, ce n’est pas le cas. Voici la raison pourquoi :

Voir le monde à travers nos propres lunettes

Nous percevons tous le monde à travers nos sens (la vue, le toucher, l’odorat, le goût et l’ouïe). Saviez-vous que notre personnalité, notre tempérament, nos connaissances et nos expériences passées, entre autres, peuvent affecter notre perception de la réalité et, par conséquent, l’interprétation de ce que nous percevons ?

Permettez-moi de vous donner un exemple.

Une expérience passée menant à un malentendu – Un exemple personnel

Quand j’ai déménagé au Gabon, un pays d’Afrique sub-saharienne, en 2011, je ne parlais ni français ni aucune des autres langues officielles là-bas. Je savais aussi très peu de choses sur la culture ou le tempérament des gens. Alors, pendant les premiers mois, j’ai pensé que les gens dans la rue se battaient toujours. Ils parlaient très fort et utilisaient beaucoup de gestes que je percevais comme agressifs.

C’est important de noter que je viens du sud de l’Europe, de la Grèce, dont la culture peut être considérée comme bruyante par d’autres peuples plus calmes, mais la majorité du peuple gabonais m’a semblé encore plus bruyante et expressive.

Plus mon français s’améliorait, plus j’ai pu interagir avec les Gabonais. Donc, je me suis rendu compte à quel point mon impression initiale était erronée. C’est un peuple merveilleux, joyeux, accueillant, plein de vitalité. Ils sont également très expressifs de leurs émotions, ce qui est évident dans tous les aspects de leur vie ; leur musique, leurs vêtements et leur façon de parler et de célébrer.

L’introspection qui mène toujours à la connaissance de soi

Pourquoi diable verrais-je leurs interactions les unes avec les autres comme agressives en premier lieu ?

Eh bien, après une introspection profonde, j’ai réalisé que leurs conversations bruyantes me ramenaient inconsciemment à mon enfance lorsque j’ai vécu de violentes bagarres dans notre foyer. Vous pouvez lire à ce sujet dans mon blog « Qu’est-ce que les gens* penseront ? »). À la suite de mon expérience passée, j’ai immédiatement sauté à la conclusion qu’ils se disputaient et que leurs gestes étaient « agressifs ».

En raison de mon passé, ou pour être plus exact, en raison de mon traumatisme d’enfance, mes sens m’ont en quelque sorte  » trompé « . Ils m’ont fait voir quelque chose qui n’était pas là.

Si je n’avais pas gardé l’esprit ouvert, ou pour être honnête, si je n’avais pas eu à interagir avec eux, vivant dans leur pays, j’aurais eu une impression d’eux erronée. Je me serais forgé une opinion à leur sujet en me basant sur mes préjugés et pas du tout sur la réalité.

C’est ce qui se passe lorsque nous faisons face aux déclencheurs émotionnels.

Qu’est-ce un déclencheur émotionnel ?

Un déclencheur émotionnel est quelque chose qui peut provoquer une émotion négative intense qui peut sembler disproportionnée par rapport à la situation actuelle. Le déclencheur peut être un objet, des personnes, une situation, un comportement, une odeur etc. qui rappelle un souvenir désagréable du passé. Lorsque cela se produit, nous sommes inconsciemment « transportés » vers le passé et notre corps et notre esprit réagissent comme si nous revivions l’expérience désagréable (le traumatisme).

La leçon à retenir

Depuis cette  » révélation « , chaque fois que je suis dans une situation qui me met mal à l’aise, j’essaie toujours de regarder à l’intérieur et de savoir si je suis dans le passé ou dans le présent. Si je me rends compte que je suis dans le passé, j’essaie de revenir au présent avec de techniques diverses, dont la respiration consciente, et de me rassurer qu’il n’y a pas de danger. Si le danger est réel, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour assurer ma sécurité comme, par exemple, me retirer de la situation, etc.

À suivre…

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Photo by Toa Heftiba on Unsplash